Retour au foyer

Arriver à la der et opter pour les strapontins du parterre. Pardon, bonnet, écharpe, manteau, sac, voilà. A gauche, une grosse dame pétillante fermera bientôt les yeux, tête basculée, le profil devenu aigu, tout en mâchoires, contrit. Danse sans danse, musique sans musiciens, que sommes-nous exactement en train de regarder ? Elle vient vite, cette envie de sortir faire un tour, celui du quartier peut-être. Mais il faudra traverser cette marée humaine qui, dans son immobilité, notifiera forcément tout élan inverse. Encore une fois, risquer le mépris. Alors on repense à tous ces dîners interminables, ces anticipations d’aéroport, ces assemblées générales où l’on a su, un temps, être patients. Voyons, une heure vingt n’est pas la mer à boire. Mais on prépare doucement l’écharpe, le bonnet, le sac, le manteau, avant de s’éclipser dans une fausse urgence et aller attendre la fin du spectacle dans le foyer. C’est bien là, en pleine lumière, que s’y joueront extirpations grinçantes, petits pas saccadés et soulagement complice.