Le menu du jour

Je découpais gaillardement mon steak avant de rabattre une petite quantité de sauce aux échalotes sur ma fourchette. C’est en continuant mon geste jusqu’à ma bouche que je l’ai croisé. Logé au fond d’une quarantaine mal rasée, de grosses mains jointes soutenant sa puissance, pointu comme son sourire en coin. Drôle d’impression, les yeux dans l’assiette, en tranchant à nouveau le moelleux de ma viande. C’est le troisième de la semaine, on dirait bien que ce regard des hommes est de retour.