Drôle de cire

Elle était au fond du tiroir sous un carré de tissu qui briserait son ornement floral de mauvais plis, calée dans l’angle du bois sombre, sur le papier décoré dont les vieux garnissaient leurs armoires. Son diamètre laissait entendre qu’elle avait été confectionnée sans penser à faciliter son utilisation. Trop fine pour se supporter, pas assez pour bien convenir. Voilà pourquoi il était là, ce rouleau gras, alvéolé, couleur d’abeilles. Il fallut réfléchir un temps, avant de fermement le planter dans sa molesse qui serait bientôt compliquée à retirer de cette porcelaine bleue, choisie pour l’honorer . Tout alla très vite ensuite, une ou deux heures à dégouliner d’un seul côté. Chevalier mort au front, monstre de lave mate immortalisé dans sa danse, le cadeau de l’enfant devenu grand est enfin consommé.