Lollobrigida

En face d’un hôtel, c’est mieux qu’en dessus des pompes funèbres comme le médecin de la semaine passée. Je me demande d’ailleurs qui est arrivé en premier, s’il a y eu manque de discernement ou grincements de dents.  Ici, il faut prendre l’ascenseur sur le parking, mais pour descendre uniquement, puis une passerelle grillagée. Suivre ensuite de petites jambes en x, celles d’une apprentie, pieds légèrement en dedans, dans un vrai dédale en sous-sol. Ambiance jaune, comme les rires qu’on y entend. Attendre un peu torse nu sous deux gros tuyaux noirs, allongée à côté d’un demi paquet de protections en papier négligemment laissé dans son plastique d’origine. Ventilation et succession, haut débit forcément. Rencontrer enfin cet inconnu qui s’efforcera de le rester en malaxant ta chair à la façon d’un boulanger, bien professionnel. Après, très franchement, on n’y voit pas grand chose dans tout ce noir et blanc. Quelques grappes de raisin translucides qui s’agitent, psychédéliques. Seul un rond sombre se balance ici et là, dont le diamètre est méticuleusement calculé à l’aide d’un petit graphe. Clics et captures d’écrans. Après quoi il faut se rhabiller, longer tous ces couloirs de mémoire. Et finalement entrer dans un sas exigu comme un vestiaire de bains thermaux, s’y dévêtir à nouveau et saluer une grosse dame, comme si de rien. Et découvrir une bien belle bête, une sacrée machine, tout d’une broyeuse en fait, vague cousine d’une enclume. La prendre gaillardement dans ces bras, la laisser nous frôler le visage de haut en bas dans un sinus de soupape. Sous le nez, une pauvre crêpe, tout juste un pancake, mais sur l’écran, un bien beau profil. Miss Néné, c’est moi.