8 mars

Un bon jour pour expérimenter ensemble les malentendus qui nous ont vu grandir et relever l’envergure de notre confusion. Lexicale tout d’abord, où l’isme politique est mal saisi et fait confondre féminisme et féminité aux cerveaux bornés, médiatiquement rétrécis, non loin dans l’actualité, pour faire court, de ce qui sépare pourtant bel et bien islam et islamisme. Guerre ouverte. Machisme et masculinité restent fort heureusement communément bien différenciés. Reste l’espoir d’une compréhension. Car les velléités de pouvoir sont absentes du genre (tout comme de la spiritualité, qui pourrait être la foi sans l’extension politique de la religion). Or, si des progrès techniques ont engendré ce qu’on appelle aujourd’hui l’émancipation féminine, à vrai dire, libération d’un temps pour faire autre chose que sous la contrainte de la nécessité – découvrir des terrains, multiplier l’expérience – les hommes ont également trouvé une respiration dans le fait de ne plus être tenus pour responsables de leur descendance. Dans de multiples féminismes inversifs, enfants prodigues des patriarcats qui les ont mis au monde, il y a toujours une grande erreur de jugement, initiale, qui s’est focalisée sur la soumission sans voir l’architecture sociale, pratique, savante répartition de forces, qui, aujourd’hui détruites, s’effondrent sur notre entendement. En un mot, une injustice, qui ne peut que susciter un retour de bâton. « Simple, forte, aimant l’art et l’idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer ni être dominée. »  disait Louise Michel il y a plus d’un siècle. N’aurait-il pas plutôt fallut commencer par parler de l’être humain? Les erreurs de jugements se logent souvent au creux d’un violent refus de différenciation, et c’est, je crois, la source de tous les conflits.