Faire et bol de thé

Alors, le corps ne fait pas vraiment mal, il est plutôt retenu par une lourdeur, ou compressé. Et ce sont ses tressautements, au sein d’une étrange anesthésie, qui sont si pénibles. Réflexes, ils martèlent la question que l’on s’efforce de ne pas trop se poser : qu’est-ce que la vie en nous ? Minuscules tempêtes inquiétantes. Les manifestations du mouvement (ou de l’entrave) qui nous constitue, rappellent aussi – c’est selon – la capacité phénoménale que nous avons de savoir si bien nous en dégager. Mais rien ne semble véritablement supporter l’immobilité, et sa quête, et ses respirations, ouvrent un gouffre dans lequel se faufile… la conscience peut-être. Seule la concentration pose des planches – certes toujours instables – sur la vase du chaos tant redouté. Parfois apparaît donc bien une torpeur, un instinct de précision, où se rencontrent simultanément le faire et la volonté. C’est cette frontière ténue entre ce qu’on appelle communément la réalité, qui n’est que fiction, le juste, qui n’est que faux, et la recherche d’un terrain qui serait à la fois noble et stable, qui pourrait bien être à la source des épuisements.